Anita O'Day par Cabu

Une anthologie de 1947 à 1957

Spontanément, lorsque l'on évoque les grandes chanteuses de jazz, trois prénoms viennent à l'esprit : Ella, Billie et Sarah. Leur réputation est totalement justifiée, mais on oublie toujours de citer une de leurs consœurs, de race blanche celle-là, qui, sans avoir jamais connu la notoriété des trois précitées, ne s'est pas moins imposée comme une des rares voix incontournables de la musique américaine : Anita O'Day.

Ce petit bout de femme, à l'existence aussi mouvementée que ses apparitions sur scène, est parvenu à réussir dans un registre qui n'appartient qu'à elle et qu'elle a développé à un point de perfection irrésistible: celui du swing canaille, mâtiné d'une touche d'érotisme, un mélange détonnant sans équivalent dans l'art vocal jazzé.

Superbement escortée par des sidemen de haut vol (entre autres Buddy Bregman et Oscar Peterson), Anita éclabousse de sa verve les increvables standards de l'American Song Book et les pare d'un éclat à faire pâlir certaines gloires vocales d'aujourd'hui.